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Échelle québécoise des niveaux de compétence en français

À propos

Historique

L’Échelle québécoise a connu divers changements depuis sa première publication. D’une part, le besoin de disposer de descriptions plus explicites des niveaux de compétence a rendu nécessaire l’actualisation du document au fil des ans et, d’autre part, le contexte relatif aux besoins d’apprentissage du français au Québec a évolué.

Parues initialement en 2000, sous le titre Niveaux de compétence en français langue seconde pour les immigrants adultes, les descriptions de niveaux consistaient en l’adaptation française, pour le Québec, des niveaux de compétence des Canadian Language Benchmarks.

En 2008, dans le contexte de l’annonce des mesures gouvernementales visant à renforcer l’action du Québec en matière de francisation et à harmoniser l’offre de service destiné aux personnes immigrantes, le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles ainsi que le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport confirmaient la nécessité de disposer d’un outil de référence commun en matière de compétence en français. Une première mise à jour a été effectuée et le document est paru, en 2011, sous la nouvelle appellation Échelle québécoise des niveaux de compétence en français des personnes immigrantes adultes. Elle constitue, depuis, avec le Programme-cadre de français pour les personnes immigrantes adultes au Québec, le référentiel commun en matière de francisation au Québec.

En 2020, dans la foulée de l’annonce des travaux d’élaboration d’un programme-cadre pour les personnes immigrantes ayant des compétences peu développées en littératie et en numératie, l’Échelle québécoise des niveaux de compétence en français des personnes immigrantes adultes a fait l’objet d’une seconde  en collaboration de plusieurs .

En 2022, à l’approche de l’entrée en vigueur de la Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français instaurant le droit à l’apprentissage du français pour toutes les personnes domiciliées au Québec, les travaux d’actualisation de l’Échelle québécoise se sont élargis. Ainsi, l’édition 2023 intitulée Échelle québécoise des niveaux de compétence en français permet d’établir le profil langagier des personnes adultes dont la langue première est autre que le français.

  1. Niveaux de compétence en français langue seconde pour les immigrants adultes
  2. Échelle québécoise des niveaux de compétence en français des personnes immigrantes adultes
  3. Échelle québécoise des niveaux de compétence en français

L'édition 2023 de l'Échelle québécoise présente quelques particularités :

  • Tous les indicateurs sont de nature communicationnelle.
  • Les indicateurs renvoient à des actes de langage associés à des types de discours
  • Les exemples de situation types sont formulés en intégrant davantage la perspective actionnelle laquelle prend en compte le fait que l’on communique pour faire quelque chose, pour agir et pour interagir.
  • Les dimensions linguistiques constituent une composante à part, mais sont essentielles pour saisir la portée de l’indicateur.
  • Les éléments de nature phonologique sont déclinés en trois degrés de maitrise indépendante des niveaux.

Les niveaux de compétence explicités dans la présente édition demeurent par ailleurs équivalents à ceux de l’édition précédente.

Fonctions de l’Échelle québécoise

L’Échelle québécoise fournit un cadre de référence commun au personnel enseignant, au personnel de conseillance pédagogique, aux directions d’établissements d’enseignement et d’organismes communautaires, aux responsables des programmes et des politiques, aux employeurs ainsi qu’à toute autre partie prenante afin d’établir le profil langagier des personnes adultes pour qui le français n’est pas la langue première. Elle permet une interprétation appropriée des niveaux de compétence en français. Ce faisant, elle peut être utilisée pour :

  • informer la personne en apprentissage du français de sa progression et du niveau de compétence atteint;
  • servir de référence commune pour l’élaboration de programmes et de contenus pédagogiques destinés à l’enseignement et à l’apprentissage du français;
  • servir de référence commune pour l’élaboration d’instruments d’évaluation;
  • outiller les ministères et organismes qui établissent des exigences en matière de compétences en français;
  • soutenir les employeurs et les autres partenaires du marché du travail dans la mise en place de services d’apprentissage du français en milieu de travail;
  • faciliter le suivi des clientèles et la reddition de comptes de l’offre de services gouvernementale.

L’Échelle québécoise n’est ni un outil d’évaluation, ni un programme, ni un inventaire des connaissances essentielles de la langue.

Composantes de l’Échelle québécoise

Afin d’obtenir le portrait de chacun des niveaux de compétence, il est nécessaire de considérer l’ensemble des composantes de l’Échelle québécoise. Cette dernière est constituée de sept composantes.

  • Quatre composantes permettent conjointement de décrire chaque niveau de compétence :
    • descriptions générales;
    • paramètres de progression;
    • indicateurs;
    • dimensions linguistiques.
  • Trois composantes complémentaires sont en soutien à la personne utilisatrice :
    • exemples de situations types;
    • maitrise phonologique;
    • glossaire.

Descriptions générales

Les descriptions générales présentent un portrait concis de ce que peut faire une personne à un niveau de compétence donné. Elles reprennent de façon synthétique des éléments d’ordre communicationnel et linguistique issus d’autres composantes de l’Échelle québécoise et soulignent la progression de chaque niveau.

Paramètres de progression

Ces tableaux offrent une vue d’ensemble des paramètres qui permettent de distinguer les caractéristiques propres à chaque niveau. Les paramètres précisent, selon la compétence, le type de communication, le contexte, le sujet, le contenu et l’étendue du message produit ou compris, et le vocabulaire.

Indicateurs

Les indicateurs représentent les comportements langagiers observables chez une personne à un niveau donné. Formulés de manière à fournir avant tout une information sur la dimension communicative de l’acte de langage, les indicateurs induisent également la capacité de la personne à mobiliser les moyens linguistiques nécessaires à leur réalisation. Par leur caractère générique, les indicateurs peuvent être utilisés dans plusieurs contextes de communication.

Ils sont organisés par type de discours et incluent des indices de progression.

Type de discours

Les indicateurs renvoient à des actes de langage reliés à des types de discours : informatif, descriptif, narratif, explicatif, injonctif, argumentatif, expressif et résumé. L’ordre dans lequel ils apparaissent, au sein d’un même niveau, n’implique aucune hiérarchie. De manière générale, les indicateurs se déploient en série sur plusieurs niveaux. Cette organisation a l’avantage de rendre la progression claire d’un niveau à l’autre. De plus, elle permet de représenter une diversité de comportements langagiers pour chacun des niveaux.

Indices de progression

Trois catégories d’indices viennent marquer la progression des indicateurs :

  • Les verbes introducteurs
  • Les modificateurs adjectivaux ou adverbiaux
  • Les sujets

Exemple :

Niveau

Indicateur

1

Pose des questions très simples et brèves liées aux données personnelles.

2

Pose des questions très simples et brèves pour obtenir des renseignements liés à des besoins immédiats.

3

Formule des demandes simples et brèves liées à des services ou à des renseignements.

4

Formule des demandes simples d’explications ou de renseignements liées à des besoins courants.

Exemples de situations types

Étant donné le caractère générique des indicateurs, deux exemples de situations types, présentés dans une perspective actionnelle, viennent contextualiser les comportements langagiers. Ces exemples fournissent une représentation concrète du message compris ou produit, permettant ainsi à la personne utilisatrice de l’Échelle québécoise de mieux cerner le comportement langagier attendu.

Dimensions linguistiques

Les dimensions linguistiques forment, pour chacun des niveaux, un ensemble non exhaustif de savoirs liés au lexique, à la grammaire de la phrase et à la grammaire du texte. Elles contribuent à la réalisation des comportements langagiers décrits par les indicateurs et les exemples de situations types.

À chaque niveau, les savoirs ciblés sont reconnus et employés correctement et de façon appropriée, sans toutefois être systématiquement exempts d’erreurs. Les savoirs progressent de manière graduelle et cyclique et leur degré de maitrise se consolide au fil du temps. Bien que ces savoirs ne soient pas répétés d’un niveau à l’autre, ils continuent à être utilisés par la personne de manière de plus en plus constante et assurée, et ce, dans une variété de contextes toujours plus exigeants.


Maitrise du code linguistique

Le code linguistique (orthographe lexicale, orthographe grammaticale, syntaxe, ponctuation) est généralement bien maitrisé à chaque niveau au regard des paramètres de progression qui permettent d’en circonscrire les attentes.

Maitrise phonologique

Cette composante synthétise la progression de la maitrise phonologique du français pour la compétence de production orale. Elle est déclinée en trois degrés de maitrise, en raison de la difficulté d’établir une norme de progression des éléments phonologiques par niveau, ou même par stade, à l’ensemble des personnes locutrices. La progression est marquée par deux caractéristiques principales : la maitrise du système phonologique, qui englobe les phonèmes et les traits prosodiques du français, et l’intelligibilité du discours, qui fait référence à l’effort déployé par la personne interlocutrice pour décoder le message de la personne locutrice. Cette perspective admet l’influence d’autres langues parlées et n’exige plus une prononciation identique à celle de la personne locutrice native, mais un discours intelligible.

Glossaire

Le glossaire présente les définitions des termes utilisés dans l’Échelle québécoise à des fins qui lui sont propres. Ne sont retenus comme entrées que :

  • les termes ayant une acception particulière à l’Échelle québécoise (ex. : exposer);
  • certains indices de progression utilisés dans les indicateurs (ex. : de façon créative).

Des caractères gras et un soulignement en pointillé mettent en relief ces termes, là où ils sont employés dans l’Échelle québécoise.

Quelques principes qui permettent une bonne compréhension de l’échelle québécoise et de sa logique

  • Les indicateurs représentent le cœur des contenus énumérés à chaque niveau.
  • Les contenus ne sont pas exhaustifs : seuls les éléments saillants sont présentés.
  • La maitrise des contenus d’un niveau sous-entend la maitrise de ceux des niveaux inférieurs.